Jour J – Le Départ

Comme chaque année, nous nous sommes tous retrouvés à l’aéroport Charles de Gaulle, au Terminal 2C, pour enregistrer nos bagages. Nous profitons des derniers moments sans masque ; pendant les 17 prochaines heures, nous allons devoir en porter un aussi bien dans l’avion que dans la zone de transit à Abu Dahbi.

Nous avons préparé nos documents de vaccinations et notre carte de voyageur via l’application MySejahtera, seules obligations sanitaires à respecter depuis le 1er mai 2022 pour voyager en Malaisie. Plus besoin en effet d’un test PCR avant départ, ni d’une assurance covid, ni de période d’isolation à l’arrivée.
Rien de bien spécial à raconter pour le départ, tout s’est bien passé.

Une fois arrivés à Kuala Lumpur International Airport (KLIA), j’ai personnellement une petite angoisse qui monte à l’approche des comptoirs de l’immigration. Cette petite angoisse monte d’autant plus lorsque nous voyons un couple se faire refouler par un agent. Nous sommes toutefois trop loin pour connaître la raison de ce refus de passage.
Arrivé au comptoir, tout mes documents sont prêts. L’agent me demande mon passeport… et c’est tout ! Je passe sans plus d’encombre l’immigration. De l’autre côté, je demande à Cikgu Matthias s’ils lui ont demandé quelque chose. Idem, juste son passeport. Cikgu Jérôme, de son côté, a tout de même dû présenter sa carte de voyageur mais ils ne se sont pas spécialement attardés dessus non plus.

Ouf, ça y est nous sommes officiellement en Malaisie !

Le temps de récupérer nos valises et nous retrouvons enfin Cikgu Halim en chaire et en os après trois années passées sans se voir. Pour marquer ces retrouvailles, il nous emmène directement au Kompleks Muhibbah, le lieu où se déroulent les entraînements dominicaux, pour y manger un bout et discuter afin de rattraper un peu le temps perdu. Cikgu Emy (aka Debob), un des bras droits de Cikgu Halim, nous rejoindra quelques minutes minutes plus tard.

Nous partons ensuite en direction de Taman Maluri où nous avons réservé un petit appartement pour la durée de notre stage. C’est cosy et il y a surtout une machine à laver le linge qui nous évitera de faire des allers-retours tous les deux jours au laundry. Nous faisons quelques courses de première nécessité et rentrons afin de nous reposer. Le soir, nous recevons un message de Cikgu Izhar, l’un des Jurulatih de Cikgu Halim, nous disant qu’il souhaite passer nous voir pour nous remettre cinq bagues faites pendant le confinement et à destination de l’équipe des Guru et Jurulatih français et allemands. Nous en profitons pour boire un thé avec lui dans notre petit salon et passer un petit moment sympa avant de le laisser rentrer. Il est en effet déjà tard et les entraînements commencent dès demain matin !


Cérémonie de fiançailles

C’est parti, on rentre dans le vif du sujet ! Au programme : cours de 2h au moins le matin à 8h00 et le soir à 21h00. Je précis bien « au moins » car la plupart du temps, nous restons 2h20 voire 3h (voire plus) à suer (mais ce n’est que du plaisir). Le soir, nous rentrerons ainsi souvent vers 2h00 du matin pour nous réveiller vers 6h00… Côté programme des entraînements de chacun : Cikgu Matthias étudiera le golok afin de passer sa deuxième bande blanche sur sa ceinture noire. De notre côté, Cikgu Jérôme et moi avons pour mission de commencer le travail à deux armes, en l’occurrence deux keris.

Après une journée de cours, nous arrivons déjà au premier événement marquant de notre séjour : la cérémonie de fiançailles de Cikgu Emai, le fils de Cikgu Halim. C’est la première fois que nous assistons en vrai à une cérémonie comme celle-ci en Malaisie.

Et pour l’occasion, il faut sortir le grand jeu ! La journée du samedi commence donc au Studio KCH avec un petit déjeuner qui, compte tenu du menu et de la quantité, nous fait plus penser à un déjeuner. Pendant que certains mangent, d’autres se mettent en tenue rouge, bleue ou noire, afin de former un cortège coloré. Plusieurs élèves sont chargés par ailleurs de porter les cadeaux (sorte de dote) à présenter à la famille de la future mariée. De notre côté, Cikgu Halim m’avait fait essayer de souffler la veille dans un « tetuang », une corne de buffle creusée servant de cor. Comme à force d’efforts j’avais fini par y arriver, ma mission était, pour le jour J, d’annoncer l’approche du cortège aux abords de la maison de la future belle-famille, en soufflant trois fois dans le tetuang.

Une fois tous les préparatifs terminés et les photos de groupes faites, le cortège se met en route, d’abord en voiture, puis à pied. A l’approche de notre destination, Cikgu Halim me fait signe de souffler dans le tetuang. Pas de bol, aujourd’hui j’ai extrêmement de mal à sortir le moindre son décent, ce qui fait sourire plusieurs personnes du cortège. Mais comme on dit : The show must go on 😉

Nous arrivons donc chez les parents de Mira où nous nous asseyons derrière Cikgu Halim afin de voir comment se déroule la cérémonie. Alors qu’aucun des futurs mariés n’est présent dans la pièce, leurs pères respectifs conversent tranquillement entre eux : Cikgu Halim explique que son fils souhaite épouser la fille du maître de maison (tuan rumah) et présente les cadeaux offerts à cette intention. Le père de Mira demande à l’assemblée si quelqu’un a une objection à cette future union. Suite à un long silence, Mira rejoint son père dans le salon où Kak Eta, la femme de Cikgu Halim, lui passe l’anneau de fiançailles au doigt. Cikgu Emai rejoint alors à son tour ses parents pour officialiser les fiançailles du couple. La cérémonie aura duré environ une petite heure. Il est maintenant temps de passer aux choses sérieuses : le repas (le second de la journée mais pas le dernier) !

Nous repartons le ventre plein en direction du Studio KCH avec l’ensemble du cortège. Nous faisons de notre côté un petit crochet par notre appartement afin de nous changer pour le soir. Nous devons en effet retourner au Studio pour un dernier gros repas de fête avec les plus anciens élèves de Cikgu Halim, les amis proches de Cikgu Emai et d’autres invités. 120 personnes sont attendues !

Nous passons une super soirée pendant laquelle nous pouvons retrouver tout un tas de personnes que nous n’avions plus vues depuis trois ans. Mais les heures passent et le décalage horaire finit par nous rattraper vers 1h00 du matin. Nous décidons de retourner à notre appartement afin d’être en forme pour la reprise des entraînements le lendemain matin.


Retour au Kompleks Muhibbah

Tous les dimanches matins, l’entraînement se déroule au Kompleks Muhibbah, une grande halle avec des espaces réservés aux pratiques sportives, des stands de nourriture et d’objets divers. Outre le Seni Gayung Fatani, le Gayong, le Taekwondo et le Karate y sont enseignés.

Nous arrivons à 8h20 sur place, nous nous changeons et nous prenons place parmi les élèves. Les âges de ces derniers vont de 5 ans à 62 ans, de la ceinture blanche à la ceinture noire et au-delà. Après un rapide échauffement et quelques exercices, Cikgu Halim nous met un peu à l’écart afin que nous puissions travailler nos programmes respectifs.

Après quelques minutes, Cikgu Halim m’appelle afin que je vienne animer une partie du cours avec ses autres Jurulatih. Puis, une fois cette partie collective terminée, il me demande de m’occuper du groupe des ceintures vertes. Jusqu’à la fin du cours, j’oscillerai ainsi entre mes deux compères et les élèves malaisiens.

Puis vient la fin du cours. Comme le kompleks Muhibbah est cerné de super stands de nourriture, nous restons sur place pour y déjeuner. Après un bon repas, nous restons quelques temps à discuter autour d’un verre de thé avec nos amis et rentrons finalement à l’appartement nous reposer. Le soir, retour au Studio KCH pour un entraînement qui nous amènera jusqu’à 1h00 du matin.


La routine s’installe

Une fois le week-end passé, nous reprenons la routine des entraînements : le matin à 8h00 et le soir à 21h00 pour des sessions d’au moins deux heures. Très rapidement, une première blessure : Cikgu Jérôme, qui avait déjà un orteil fragilisé avant le départ en Malaisie, shoote dans mon pied et se retourne ce même orteil ! Ni une ni deux, Cikgu Halim part acheter un sac de glace, les verse dans un seau et demande à Cikgu Jérôme d’y plonger son pied pendant deux sessions de 25 minutes chacune. On croise les doigts pour que le reste des entraînements se passe bien.

Certains cours sortent parfois un peu de la routine, comme par exemple celui du mardi soir où tous les plus anciens élèves et/ou les plus gradés nous rejoignent pour un entraînement tous ensemble. Nous avons même eu la chance d’avoir avec nous une légende du Gayung Fatani : Cikgu Rosali, l’une des toutes premières personnes à avoir été missionnées par la Pertubuhan Seni Gayung Fatani Malaysia (PSGFM), sur invitation de feu Tuan Raban, à se rendre en France pour y donner les premiers stages de Silat vers la fin des années 80, début des années 90. On le retrouve notamment dans un des articles de Karate Bushido de l’époque : L’Art aux Mille Ruses.

Outre Cikgu Rosali, nous nous sommes entraînés avec Cikgu Ajak, Cikgu Nazeem, Cikgu Debob, Pak Abang, Cikgu Irwan, Ustaz Rahim et Cikgu Alif 😀 Ca nous a fait du bien de nous entraîner avec des pesilat de nos âges (40 ans et plus) car habituellement, nous sommes avec des jeunes d’environ une dizaine d’années de moins et il est parfois dur de tenir le rythme face à plus jeune…

En dehors des entraînements, nous profitons de nos temps libres pour nous balader un peu mais aussi pour déjeuner avec des amis. Je retrouve de mon côté des amis faisant le tour du monde et présents à Kuala Lumpur en même temps que nous, ou encore un ami malaisien qui a vécu pendant quatre ans en France avant de rentrer en Malaisie, etc.

Nous profitons également de notre voyage de cette année pour commencer l’étude de la musique avec Cikgu Shariman, le responsable de toute la partie musique a sein de la PSGFM. Le Silat étant une pratique qui est systématiquement accompagnée de musique, savoir jouer fait partie du bagage indispensable pour appréhender cet art martial dans son ensemble.


Gros gros week-end

Le second week-end de notre séjour a été particulièrement chargé : le samedi, journée de Festival au Kompleks Muhibbah pour célébrer les 30 ans d’enseignement de Cikgu Halim dans cet espace. Le dimanche, voyage à Melaka pour aider à Cikgu Halim à animer un stage pour un passage de ceintures des élèves de l’UTeM (University Technical Malaysia) !

Festival au Kompleks Muhibbah

Ce week-end chargé a donc commencé dès le vendredi soir avec le déménagement des tatamis, tables, bannières, drapeaux, sono, etc. depuis le Studio KCH au Kompleks Muhibbah. Nous avons terminé l’installation vers 23h00, heure à laquelle nous sommes retournés à l’appartement mais pas sans que Cikgu Jérôme se fasse sévèrement masser son orteil blessé. Cikgu Halim est quant à lui resté sur place avec Cikgu Iqbal pour dormir, afin d’éviter tout acte de malveillance.

Au programme de ce Festival :

  • Atelier « Aérobic Silat »,
  • Atelier Self-defence,
  • Démonstrations de plusieurs styles,
  • Expositions d’armes,
  • Stands divers,
  • Défilé et compétition de tenues traditionnelles,
  • Compétition de Bunga (pour les enfants),
  • Démonstrations de Silat Pulut.

La journée du samedi commence ainsi par l’atelier d’Aérobic Silat de trente minutes. Parlant malaisien, Cikgu Halim me demandé d’animer cet atelier, assisté par Cikgu Jérôme et Cikgu Matthias. A 8h00, nous sommes donc sur la scène du Kompleks Muhibbah avec face à nous une petite trentaine de personnes qui ont suivi nos mouvements de Silat adaptés pour l’occasion à la sauce « aérobic ».

En même temps que notre passage sur scène se déroule un peu plus loin un atelier d’auto-défense animé par Cikgu Nazeem et Cikgu Debob. Il s’agit de pratiquer des mouvements simples sur des petites agressions (type saisies de poignet, etc.). Comme nous sommes sur scène, nous ne pouvons toutefois pas assister à cet atelier.

Peu de temps après les ateliers du matin, les VIP invités arrivent. Pas le temps de nous reposer, nous passons illico nos tenues complètes afin d’être prêts pour une démo de dix minutes environ. Mais avant cela, les discours : d’abord Cikgu Halim puis la Secrétaire Générale du MPAJ. Cikgu Halim ouvre ensuite officiellement le festival avec un Tari Silat.

C’est ensuite à notre tour d’entrer en scène. Cikgu Jérôme a toujours son orteil en vrac et c’est donc avec un petit handicape non négligeable qu’il va devoir assurer sa partie de la démo. Je vous laisse juge de la vidéo… Respect !

S’enchaînent ensuite les démonstrations des élèves de Cikgu Halim, du Silat Lincah emmenée par Cikgu Farid Oslan, la démo des enfants du Seni Gayong Malaysia du Kompleks Muhibbah et enfin une démo de Pencak Silat Betawi. Nous pouvons ensuite prendre enfin un peu de temps pour nous poser… Enfin c’est ce qu’on croit : Cikgu Halim me demande d’être le juge pour le défilé et la compétition de tenues traditionnelles et à Cikgu Jérôme d’être le juge de la compétition de Bunga pour les enfants

Je me remets donc en place, assis face au tatamis et juge la trentaine de participants (enfants et adultes) avant que Cikgu Jérôme ne prenne ma place pour assurer sa mission. Après cela, enfin la pause repas. Ca fait une bonne matinée mais nous sommes maintenant libres de tout engagement (ou presque). Nous déjeunons donc tranquillement, prenons le temps de nous reposer et d’aller faire un tour sur les stands. Cet après-midi, nous devons encore assurer une petite déo de Silat Pulut.

Après ce bref repos, il est temps de se remettre en piste pour le Silat Pulut. Compte tenu de l’état de son orteil, Cikgu Jérôme ne participera pas. Quant à Cikgu Matthias, il est déjà repassé en tenue civile et préfère filmer chaque passage pour qu’on puisse garder une trace de toute cette partie. Je serai donc le seul de ma team à passer. Mais le « clou du spectacle », ce sera le passage de Cikgu Halim et Cikgu Johari, du Silat Lincah. Voir deux pesilat de 50 ans et plus, avec un énorme bagage technique, faire du Pulut, c’est vraiment un régal pour les yeux.

Cette grosse journée s’achève sur les traditionnelles photos de groupes avec tous les participants. Notre petite équipe européenne se fera assaillir de nombreuses demandes de photos. Entre deux poses, nous retrouvons Cikgu Johari qui souhaite nous prendre à part pour nous faire plusieurs cadeaux : des essences de bois rares (kayu kemuning hitam et kayu gemunggal) et des emblèmes du Silat Lincah. Un peu plus tard, c’est Cikgu Jasiman (PSGFM) qui nous offrira des casquettes et t-shirts. Nous repartons ainsi reconnaissants et les bras chargés en direction de notre appartement. La nuit va encore être courte car le lendemain, Cikgu Halim nous a demandé d’être à 7h00 au Studio KCH afin de partir à Melaka où nous allons l’accompagner pour y passer la journée.

Une journée à Melaka, mais pas que…

Ce dimanche, réveil aux aurores donc ! Nous sommes sur le pied de guerre à 7h00 au Studio KCH où nous retrouvons Cikgu Halim, Kak Eta, Cikgu Emai, Cikgu Iqbal, Ain et Dayana avec qui nous allons faire le trajet jusqu’à Melaka, répartis en deux voitures. La mission de ce jour : assister Cikgu Halim lors d’un petit stage intensif sur le premier niveau du Gayung Fatani avec les élèves de l’Université Technique Malaisienne (UTeM) où les cours sont encadrés par Prof. Madya Mohd. Ariff Mat Hanafiah, Ketua Guru Kanan PSGFM.

Nous partons ainsi sur les coups de 8h00. Le trajet n’est pas long ; il n’y a que 150km qui séparent Kuala Lumpur de Melaka. Toutefois, Cikgu Halim a passé deux nuits très très courtes et nous faisons de notre mieux pour le maintenir éveiller sur la route en discutant avec lui.

Nous arrivons à l’UTeM sur les coups de 10h00 et à peine arrivés, nous saluons Cikgu Ariff avant de passer nos tenues complètes afin d’ouvrir officiellement cette journée. Passé le temps des discours et des présentations, Cikgu Ariff nous demande de faire une petite démonstration devant l’assemblée des élèves réunis. Nous nous mettons donc en place sur le tatamis et refaisons la même démonstration que la veille au Festival MPAJ. Une fois terminée, nous prenons environ une heure afin de prendre un petit déjeuner.

Une fois rassasiés, nous rejoignons Cikgu Halim qui a déjà commencé la première partie de son cours. Nous passons dans les rangs afin de corriger les élèves. A plusieurs moments, il nous demandera à tour de rôle de le rejoindre sur l’estrade pour illustrer certains exercices.

Le temps passe vite et l’heure du déjeuner est déjà là. Nous refaisons donc une pause et dégustons un plat que nous connaissons bien : ayam masak merah. Petite subtilité dont nous n’étions pas forcément au courant, c’est que Melaka est connue pour être une région où les plats sont particulièrement épicés. Quand bien même nous nous étions habitués au piment depuis plus d’une semaine, ce plat nous ravage bien la bouche et les intestins… Nous reprenons ensuite la session d’entraînement.

Une fois tout le niveau blanc révisé, Cikgu Ariff nous invite Cikgu Halim et moi-même sur le tatami afin de faire un Tempur Seni qui servira de clôture de l’événement. Les occasions de partager le devant de la scène avec notre Guru sont assez rare et je m’y prête donc avec joie 😀 S’en suit la traditionnelle série des photos de groupe et le discours de fermeture. Et après des au revoir chaleureux, nous reprenons la route. Nous ne pouvons en effet pas trop traîner car nous devons assurer l’inauguration d’un nouveau gelanggang à Puchong, à environ 45km de Kuala Lumpur.

Ce nouveau centre d’entraînement se trouve dans l’arrière salle d’une boutique tenue par les parents d’une élève de Cikgu Emai. Profitant de notre présence en Malaisie, ils nous ont demandé de faire une démonstration devant les invités présents pour l’occasion. Même si l’espace disponible est très petit, nous acceptons avec joie et, pour nous remercier, nous nous sommes vus offert à chacun le même kain samping que ceux de l’équipe nationale malaisienne aux derniers SEA Games à Hanoï 😀

La soirée s’est après prolongée jusqu’à 1h00 du matin environ. Nous sommes ensuite rentrés pour nous reposer après ce week-end particulièrement chargé.


La fin du séjour arrive déjà

Au réveil du lundi suivant, nous réalisons que le plus gros de notre voyage est déjà dernière nous. Nous décollons pour Paris jeudi prochain, il nous reste donc trois jours d’entraînement avant les sessions de passages de grades !

Ce lundi, outre les deux entraînements quotidiens, Cikgu Halim a prévu de nous emmener à la boutique spécialisée Silat, ouverte par la PESAKA Malaysia il y a quelques semaines, de déjeuner tous ensemble puis de nous emmener pêcher (Cikgu Jérôme est en effet un grand fan de cette activité 😉 ).

Après un bon entraînement matinal, nous prenons donc une rapide douche au Studio KCH et partons en direction de la boutique en question. Malheureusement, elle a fermé… définitivement ! Nous sommes un peu déçus car nous pensions y trouver des articles difficiles à trouver ailleurs. Mais bon, tant pis… Nous reprenons donc la route pour aller déjeuner puis repartons en direction d’une zone de pêche où nous restons environ deux heures. La série des « pas de bol » continue : Cikgu Jérôme fait chou blanc alors qu’un malaisien à quelques mètres de lui sort un poisson de 28.5 Kg 😮 Impressionnante ceci-dit la bestiole !

Retour ensuite au Studio KCH pour la session du soir avant de rentrer dans notre appartement.

Le lendemain, nous continuons la routine des entraînements. Après celui du matin, Cikgu Halim nous emmène déjeuner avec Cikgu Iqbal dans un de ses restaurants préférés que nous connaissons bien 🙂 Ensuite, direction Kajang : nous souhaitons aller nous recueillir sur la tombe de Cikgu Hj. Anuar bin Hj. Abdul Wahab, premier et dernier Guru Utama du Seni Gayung Fatani. En chemin, nous essuyons un gros orage qui, par chance, s’arrête juste au moment où nous arrivons au cimetière. Il reste bien quelques gouttes qui tombent mais ça va 😉

Après quelques instants de recueillement, nous reprenons la route pour aller rendre visite à la veuve de Cikgu Anuar. Nous restons ainsi une bonne heure à discuter avec elle avant de revenir au Studio pour l’entraînement du soir.

Lors de cette sessions, Cikgu Halim nous demande d’enseigner à ses élèves un Jurus que nous avons créé pendant le confinement et envoyé en vidéo en Malaisie afin d’être corrigé puis validé. Et je dois bien avouer qu’en tant que « pratiquants étrangers » c’est pour nous une petite fierté de voir le fruit de notre travail récompensé de la sorte, surtout quand, une fois le cours fini, certains élèves de Cikgu Halim continuent de réviser ce nouveau Jurus en nous demandant de les corriger 😀


Dernier entraînement et examens

Le lendemain, mercredi, sera le dernier jour que nous passerons sur les tatamis du Studio KCH. Pas d’entraînement le matin toutefois car nous devons faire nos valises et procéder au check out de notre appartement avant 11h00. Cikgu Halim vient ensuite nous chercher et nous partons en direction du Studio KCH. En chemin, il nous explique le programme de la journée : cours dans une école à Pandan Indah, déjeuner, repos, dernier entraînement (qu’il nous promet intensif), repos, examens de fin de stage et enfin dîner. Ca fait encore une bonne journée !

Nous déposons donc nos valises au Studio KCH et repartons une petite heure plus tard en direction de l’école où Cikgu Halim doit animer un cours avec son fils. L’espace d’entraînement est très petit et les élèves sont nombreux (environ une soixantaine). Nous nous installons dans un coin pour observer le déroulement du cours et surtout pour le plus grand plaisir des moustiques qui s’en donnent à cœur joie sur les bras et jambes de Cikgu Jérôme et Cikgu Matthias (moi, je ne devais pas être à leur goût…).

Une fois le cours terminé, nous reprenons la voiture pour une très courte distance : Cikgu Halim nous emmène déjeuner en bord de route sur l’étale de la mère d’un de ses élèves. Seuls, nous n’aurions jamais eu l’idée de nous y arrêter ; les plats y sont pourtant délicieux ! Nous repartons ensuite en direction du Studio KCH où Cikgu Halim nous laisse 2 heures de répit avant le dernier entraînement.

Et sur le côté intensif, il ne s’est pas moqué de nous : deux heures de cardio intensif avec pompes, abdos, squats, jumping jacks, frappes au bouclier et au sac, etc. Il nous a littéralement rincés (je n’étais pas loin de vomir pour ma part…). Nous avons donc mérité une bonne pause après cet entraînement. Nous prenons une douche au Studio KCH et nous sortons faire un tour dans le quartier, histoire de faire le plein de photos.

Le soir approche dorénavant, et avec lui le moment de passer nos examens respectifs de fin de stage. Les élèves de Cikgu Halim commencent à arriver dès 21h00 alors que nous sommes en train de nous changer mais ce n’est que vers 22h00 que les festivités commencent. C’est Cikgu Debob qui sera notre juge à tous les trois. Nous passons donc un par un sur chacune de nos parties. La session dure ainsi pendant un peu plus d’un heure. Le temps de calculer les totaux des notes et Cikgu Halim nous rappelle afin de nous donner les résultats : c’est une réussite pour nous trois !

Il est maintenant temps de fêter ça dignement. Après être restés jusqu’à environ minuit avec les élèves présents, Cikgu Halim nous invite chez lui où Kak Eta nous a préparé un super repas ! Compte tenu de l’heure et de l’intensité de la journée, nous ne nous faisons pas prier pour nous servir et nous resservir ;p

Une fois nos assiettes bien nettoyées, nous retournons au Studio KCH où nous allons passer la dernière nuit. Demain, c’est le jour du départ… Déjà…


Bye bye Malaysia :'(

Ca y est, nous sommes au dernier jour de notre périple… Nous remballons nos affaires dans nos valises en essayant de caser le stock de baju, ceintures et plastrons que nous avons acheté pour nos élèves français et allemands. On avait prévu 30 Kg de bagages par personnes au retour et on y arrive tout juste 😉

Nous ne tardons pas à monter en voiture car nous devons faire un crochet chez Cikgu Ieda car Cikgu Halim doit lui remettre un stock de polos estampillés Gayung Fatani pour ses élèves. Auparavant, nous prenons le temps de faire une petite pause pour prendre notre dernier repas malaisien.

Nous arrivons sur les coups de 15h00 chez Cikgu Ieda qui nous attend avec ses enfants pour faire les dernières photos de groupe. Nous reprenons ensuite la route en direction de KLIA (Kuala Lumpur International Airport) où nous faisons remercions sincèrement Cikgu Halim et Kak Eta pour ce super séjour puis nous leur disons au revoir et à bientôt.


Et voilà ! C’est la fin de cette rétrospective.
Nous espérons vous retrouver l’année prochaine pour l’Edition 2023 de notre stage de Silat en Malaisie… ou peut-être un plus tôt, qui sait…

A bientôt et merci à tous pour votre soutien !