Guru Tua Imam Mansor - Gendang Silat - Musique Silat Seni Gayung Fatani

Cikgu Anuar Wahab - Serunai - Musique Silat Seni Gayung Fatani

Cikgu Kik - Serunai & Gendang Silat - Musique Silat Seni Gayung Fatani

En Malaisie, le Silat est presque toujours accompagné de musique. Que ce soit dans lors d’entraînements, de compétitions ou de démonstrations, on retrouve toujours ce même rythme lancinant et reconnaissable entre mille. Et le répertoire musicale des « lagu » (chansons) est particulièrement vaste.

Cette caractéristique culturelle associée à une pratique martiale est assez rare. On ne la trouve en effet que dans très peu de disciplines à travers le monde.

Quels sont les instruments utilisés, d’où vient cette tradition et que devient-elle aujourd’hui ? Plusieurs question auxquelles nous allons tenter de répondre dans cet article.

Les instruments

Traditionnellement, l’orchestre est composé de quatre instruments principaux : un serunai, de la famille des hauts-bois, un gendang ibu (littéralement « tambour mère »), un gendang anak (littéralement « tambour enfant ») et un gong.
Il n’existe pas de mot spécifique pour désigner un groupe de musique de Silat comme pour le gamelan ou le calung en Indonésie. Ici, on a coutume de l’appeler « pengiring musik », soit littéralement « accompagnement musical ».

Le serunai est le seul instrument à vent et mélodique de l’orchestre. Il a cette particularité de devoir être joué en utilisant une technique de souffle en continu, ce qui le rend particulièrement difficile à maîtriser par rapport aux autres instruments. C’est l’un des instruments qui peut être le leader de l’orchestre en marquant le début d’un morceau, ses changement de rythmes et sa fin.

Les deux gendang marquent quant à eux le rythme des morceaux, parfois lent et parfois rapide. Le gendang ibu est le leader de la partie rythmique. A l’instar du serunai, il peut aussi être leader du morceau. Le gendang anak, plus petit, vient habiller la rythmique principal du gendang ibu avec quelques variations.
Lors de démonstrations, des joueurs expérimentés de gendang peuvent s’adapter aux mouvements du pesilat (pratiquant de silat) et à la variation de vitesse de ses mouvements. D’un autre côté, un pesilat expérimenté peut aussi s’adapter aux variations de rythme des joueurs de gendang. On peut ainsi parfois assister à un véritable jeu entre le pesilat et les joueurs de gendang, rendant le spectacle vivant.

Enfin, le gong sert quant à lui à marquer le tempo du morceau. C’est le battement de cœur régulier de chaque morceau.

Les origines

Le répertoire musical du Silat puise ses origines dans les palais des sultans, et plus spécifiquement ceux du nord de la péninsule malaise. Chaque région ayant ses particularités culturelles, on pouvait donc trouver différents morceaux selon les régions de la péninsule.

Mais comment cette musique s’est-elle retrouvée liée au Silat ? Pour avoir la réponse, nous avons posé la question à quelques amis en Malaisie. Selon ces derniers, la musique servait « d’étincelle » pour allumer la flamme des guerriers lors d’affrontements ou de joutes souvent destinées à distraire le sultan et sa cour. Et jusqu’à aujourd’hui, cette tradition est restée.

Musik Silat Baku

Aujourd’hui, il n’est pas rare d’entendre parler de « Musik Silat Baku », terme que l’on utilise souvent à tort pour désigner de manière générale cette tradition musicale liée au Silat.

En effet, cette expression signifie littéralement « musique standard du Silat ». C’est un style de musique qui a été normalisé pour les compétitions ou autres rencontres autour de la pratique du Silat. On peut donc la retrouver partout sans distinction d’origine géographique ou culturelle.

Toutefois, à l’instar des sultanats, plusieurs « aliran » (courants) de silat ont développé leur propre répertoire musical. C’est le cas du Silat Seni Gayung Fatani, l’un des plus vieux styles de la péninsule malaise, dont la musique trouve ses origines dans le sultanat de Kedah.

Vidéo

Photos